Maus – L’intégrale, Art Spiegelman

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Résumé :

Art Spiegelman retrace le destin de ses parents, juifs polonais déportés par les nazis, entre 1939 et 1945.
Maus, auquel l’auteur a consacré treize ans de sa vie, est aussi le récit de retrouvailles entre un père et un fils après des années d’incompréhension.

Mon avis :

Même si cette BD reste un mythe dans l’histoire de l’holocauste, elle a toujours sa place dans les programmes d’histoires. Les dessins n’ont pas vieilli, ils ont gardé toute leur force ! J’ai eu du mal au départ avec le noir et blanc, mais c’est au fil de l’histoire qu’on se rend compte qu’on n’aurait pas pu mettre de la couleur sur tant d’atrocité. On rentre facilement dans cette histoire narrée par un père à son fils, le père de l’auteur à l’auteur lui-même. Non seulement les faits relatés sont véridiques, mais ils sont dit avec autant de véracité possible, rendant ce récit à la fois captivant et effrayant. Cette cruauté autour des juifs, la mort, l’extermination, l’injustice, la souffrance, sont autant de leitmotiv qui ont poussé Art Spiegelman à tout raconter à travers ses dessins d’animaux : les juifs étant représentés par des souris, les allemands par des chats, etc… comme pour démontrer l’idée que subir ces atrocités, ou les organiser, ne peut pas s’apparenter à des êtres humains ; mais également preuve d’une métaphore qu’on ne peut manquer qui est celle de haine qu’éprouve le chat pour la souris. Art Spiegelman a non seulement, par son travail d’historien, l’envie de retracer l’histoire comme elle l’a été dans un souci de vérité, mais aussi la volonté de ne pas oublier les événements qui ont parcouru sa famille.

Les petits + de la doc : 

Maus est une BD à faire étudier en cycle 4. Elle permet d’aborder le thème de holocauste,  la shoah, avec un support différent. En effet, les images et personnages, aux traits animaliers, permettent de montrer l’indicible. Chers collègues, n’hésitez pas à proposer cette BD au CDI, ni même à l’étudier avec des classes de 3ème ou au lycée. Les élèves apprécieront utiliser la BD pour un thème aussi dur. C’est un incontournable en BD.

A savoir :

 A obtenu : Prix Pulizer 1992, American Book Awards 1992.

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Ma note :  20/20

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Dix jours sans écrans, Sophie Rigal-Goulard

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Résumé :

« Ce matin, la maîtresse nous a proposé de relever un défi. Passer dix jours entiers sans écrans ! Pas de télé, pas de console, d’ordinateur, de tablette ou de téléphone emprunté à nos parents… J’ai éclaté de rire. C’est impossible, bien sûr. » (Editions Rageot, 2015)

Mon avis :

Des élèves de CM2, une maîtresse et un défi : ça ne fait pas forcément bon ménage ! Comment ces élèves vont-ils pouvoir résister à tous les écrans qui les entourent ? Si certains organisent leur rébellion, d’autres trouvent cette idée super chouette. Et après un vote, la majorité l’emporte… La classe devra relever le défi. Il s’agit d’un texte tout en simplicité doté d’humour et de surprise que sauront apprécier les enfants. J’ai particulièrement apprécié cette lecture car elle aborde un thème de société qui peut mener au débat sans pour autant condamner les nouvelles technologies avec autoritarisme. On parvient aussi aisément à suivre les réflexions des élèves et leur cheminement face à l’idée d’un tel défi. C’est sans aucun doute un roman qui séduira les enfants par une identification possible à chacun des personnages : penchera-t-il davantage pour Paloma (la chouchoute qui n’utilise pas les écrans) ou pour la fine équipe rebelle ? Peut-être finiront-ils par vous proposer de relever ce même défi en famille ou en classe… Alors, prêts ?!

Les petits + de la doc : 

10 jours sans écrans s’adresse aux enfants de 6 à 11 ans. La lecture est assez aisée, avec un vocabulaire plutôt simple et une police d’écriture adaptée. Il se lira assez rapidement. Chers collègues, si vous pratiquez le débat philosophique c’est l’occasion d’aborder les jeux vidéos ou les écrans. Ils auront à coup sûr leur idée sur la question. Cette lecture peut aussi amener à imaginer la suite de l’histoire : que va-t-il se passer pour chacun de ces enfants une fois le défi lancé ? Vont-ils parvenir à se passer des écrans pendant 10 jours ? Ou alors décrire une soirée à la maison sans aucun écran. Ce roman me paraît bien riche pour exploiter avec des élèves de cycle 2 ou de cycle 3.

A savoir :

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Ma note :  17/20

Peine maximale, Anne Vantal

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Résumé :

« Vingt ans de prison pour Kolia ! Son frère pourrait-il être condamné si lourdement ? Anna refuse d’y croire. Le jury n’obéira pas aux réquisitions. Mais s’il le fait ? Si, par paresse ou par conviction, les jurés envoient Kolia pour vingt ans en cellule ? Il aura quarante-cinq ans à sa sortie : Anna sent que la tête lui tourne. » Trois jours au coeur d’un procès. Deux accusés, frère et soeur, et la petite dernière, libre, mais dont le sort va être également scellé. Trois jours seulement -où l’on retient son souffle- pour se forger une intime conviction.  (Actes Sud Junior, 2010).

Mon avis :

Résultat de mon vagabondage à la bibliothèque municipale, ce livre est une vraie surprise pour moi. Jamais d’écho, jamais d’avis sur lui, pourtant il le mérite amplement ce qui justifie mon article d’aujourd’hui. Vous avez envie d’un roman qui vous projette dans une scène plus que réaliste ? Alors il est fait pour vous ! De la description bien dosée, des sentiments bien analysés, des personnalités bien travaillées font de ce roman une histoire que vous ne pourrez plus lâcher avant de connaître le verdict final. 300 pages pour raconter trois jours de procès, je m’attendais déjà à des longueurs, des détails à n’en plus finir… Et bien il n’en est rien ! Les chapitres courts, les alternances de point de vue entre les jurés, les avocats, les accusés, les témoins, les spectateurs, les victimes… De quoi vous tenir en haleine mais pas seulement… Vous aussi, vous vous placerez dans la peau d’un juré et vous tenterez de démeler cette histoire pour laquelle les indices vous sont révélés au fur et à mesure de votre lecture. Alors serez-vous plutôt une Simone qui rêve d’être en voyage plutôt qu’ici, un Jean-Pierre qui penche plutôt pour la clémence ou un Denis souhaitant voter de manière à sortir le plus vite possible de là ? Qu’envisagerez-vous pour l’avenir de Kolia ? 5, 10, 15, 20 ans de prison ? Votre intime conviction sera-t-elle la même que celle des jurés ? Aurez-vous pitié des victimes pour qui la vie semble détruite ? Ou plutôt de cette petite Anna qui risque de se retrouver seule sans son frère et sa soeur ?

Croyez-moi, vous ne resterez pas passifs face à ces trois jours de procès si bien narrés.

Les petits + de la doc : 

Peine maximale convient pour des élèves à partir de la 3ème. Chers collègues, si vous souhaitez aborder la notion de justice, le fonctionnement de la justice française, ce roman peut en être une très bonne introduction. Il est aussi possible d’exploiter cette lecture pour travailler le personnage dans sa dimension psychologique notamment. Pourquoi ne pas compléter des cartes d’identité pour chacun des participants au procès tout au long de sa lecture. C’est également l’occasion pour les élèves de casser les stéréotypes de jugement proposés par les séries américaines comme le mentionne le narrateur plusieurs fois dans le livre.

A savoir :

 A obtenu : Prix Gayant Lecture 2012

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Ma note :  19/20

Dieu n’aime pas papa, Davy Mourier & Camille Moog

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Résumé :

Tao, 8 ans, vit seul avec sa maman. Souvent, pendant qu’elle se cache pour pleurer, le petit garçon s’ennuie. Alors il dessine la Bible dans son cahier, parce que sa mère dit que « toute la vérité et toutes les réponses y sont ». Sauf que Tao n’y trouve pas de réponse à l’absence de son père ni pourquoi sa maman lui dit que Dieu ne l’aime pas. Lui, il l’aime, son papa… Et s’ils avaient tort ? (Editions Delcourt 2016)

Mon avis :

J’ai été tellement surprise par cette BD ! Avec tous les superbes avis qu’elle a obtenu, je savais que je faisais le bon choix en la commandant pour Noël. Je ne savais pas vraiment de quoi il était question à part d’un petit garçon qui a de la peine pour sa maman si malheureuse et son papa qui lui manque. C’est avec joie et étonnement que je me rends compte qu’il est question d’un thème particulièrement fort et touchant ! Comment une maman, qui aime son fils et son mari, se retrouve un jour seule car son mari aurait perdu le chemin de la foi… Ce chemin qui est en fait une route vers le bonheur, et c’est bien ce que veut nous faire voir cette morale. Je n’ai pas envie de révéler la raison du départ du papa, que nous croyons mort au début de la BD mais qui est en fait parti de son propre chef. La raison, je pense, ne doit pas être révélée avant d’avoir lu le début de la BD, ce qui gâcherait cette surprise face à une BD emplie de scènes de la Bible que le petit enfant essaie de reproduire avec ses crayons. La mère de Tao, très pieuse, essaie d’inculquer ses valeurs à son fils. Comme elle n’accepte pas la raison pour laquelle son père les a quittés, elle lui dit que Dieu n’aime pas son papa. Il réinterprète la Bible à sa manière afin de répondre à ses question… Une magnifique histoire de tolérance. Ainsi nous découvrons Dieu qui crée Adam et Eve, puis Noé, le déluge, Moïse… Avec tant d’humour que nous nous attachons à ce petit garçon qui interprète la Bible avec une seule question en tête : Pourquoi Dieu n’aimerait-il plus son papa ? Et pourquoi ne parvient-il pas à rendre sa mère heureuse alors que Dieu est justement là pour donner la joie aux hommes ?

Les petits + de la doc : 

Dieu n’aime pas papa est une superbe découverte, et convient dès l’école primaire. Les dessins sont magnifiques et les personnages attachants. La détresse d’une maman et l’incompréhension de son enfant en font un superbe moment de lecture. Chers collègues, n’hésitez pas à proposer cette BD au CDI, elle est un gage de tolérance et aborde des sujets de société un peu tabous comme la foi, la famille, la différence et aussi l’acceptation de l’autre avec beaucoup de finesse.

A savoir :

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Ma note :  20/20

N’oublie pas ton chapeau, Simon Philip & Kate Hindley

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Résumé :

Tu es cordialement invité à la plus belle fête CHAPEAUTEE de tous les temps. Seule condition : venir avec un chapeau. Sans chapeau, pas de fête. (Editions Little Urban, 2016)

Mon avis :

Tout commence quand un petit garçon reçoit une invitation qui exige le port de chapeau ! Bien évidemment, il s’en procure un et se rend à la fête. Sauf que tout ne se passe pas comme prévu… Arrivé devant la porte, les conditions d’entrée se multiplient jusqu’à faire craquer le petit garçon. Mais je vous laisse découvrir la chute surprenante, amusante et pourtant tellement évidente ! Cet album nous prouve, à tous, l’intérêt des illustrations dans un album. Aiguisez vos regards et vous comprendrez le fond de cet album bien avant les autres. D’autant que les illustrations riches et colorées sont particulièrement agréables à regarder. L’humour des auteurs dans cet album ne vous échappera pas : Avez-vous déjà vu un éléphant porter un tutu rose vous ? Et bien moi oui, dans cet album ! Je vous conseille grandement la lecture de cet album pour passer un moment léger et plaisant.

Les petits + de la doc : 

N’oublie pas ton chapeau convient dès la maternelle jusqu’au cycle 2. Les élèves sauront avec certitude apprécier l’enchaînement de conditions toutes plus improbables les unes que les autres. Ils pourront sans problème s’identifier au petit garçon qui leur ressemble et apprécier la présence des animaux dont chacun a sa propre personnalité.  Chers collègues, laissez-vous tenter par ce petit album humoristique et pétillant, sortant des classiques, qui pourrait être l’occasion de travailler l’imagination des élèves en ajoutant de nouvelles conditions à l’entrée dans cette fête. Pourquoi ne pas leur proposer ensuite de concevoir leur propre chapeau en s’inspirant de tous les modèles plus ou moins loufoques présents dans l’album ? En travaillant sur ce livre, ne manquez pas l’occasion de travailler un vocabulaire riche et varié : les couleurs, les animaux, les vêtements… Plutôt riche en exploitation pédagogique, n’est-ce pas ? Surtout, il est évidemment à utiliser pour former les élèves au rapport entre le texte et l’image.

A savoir :

  • Dans la même trame d’écriture, avec des enchaînements et une chute surprenante, ne manquez pas la lecture de l’album La petite grenouille qui avait mal aux oreilles.
  •  Retrouvez ici, un jeu des 7 différences sur l’une des illustrations de l’album.

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Ma note :  17/20

Harcèlement, Guy Jimenes

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Résumé :

Valentin est seul.
Seul dans un collège où aucun professeur, aucun éducateur ne s’est aperçu de sa souffrance.
Seul dans une classe où tous les élèves savent, mais ne disent rien.
Seul face à la violence sournoise de celui qui aurait pu être un ami…
Comment se défendre alors, quand on a perdu tout espoir, comment s’en sortir quand on a perdu le goût de vivre? (Editions Oskar 2011)

Mon avis :

C’est une expérience particulière que je vous livre aujourd’hui. Ce roman, avec un titre plus que révélateur, nous plonge dans une ambiance qui ne laissera de marbre aucun lecteur. En effet, on est plongé dans la rentrée de Valentin, un adolescent passionné de musique et surtout de blues, et ses nouvelles rencontres avec des élèves du collège. Au début, Valentin est très enthousiaste et raconte à ses parents ses premiers jours de cours. Chaque chapitre offre simultanément la version d’élèves, des professeurs, et de Valentin. C’est en constatant le gros écart entre ces versions que ce roman nous fait entrer dans un moment de malaise, un peu gênant. Celui où, grâce au titre et aux autres versions, la rentrée de Valentin n’est pas aussi banale qu’il le croit. Et c’est en lisant ses élans d’enthousiasme alors que l’on SAIT pertinemment qu’il se trompe, que ce roman nous met mal à l’aise. Nous, lecteurs, avons compris ce qu’il se passe, mais Valentin non. C’est pourquoi les débuts ont été difficile pour moi. J’ai eu du mal à faire la part des choses, et je trouvais ce quiproquo très gênant car j’avais de la peine pour Valentin qui se berçait d’illusions. Mais on se rend compte au fil de la lecture que Valentin, malgré ce qu’il subit, est d’une force incroyable. Et on termine cette histoire tellement soulagée qu’elle nous laisse une trace indélébile et agréable dans nos esprits. C’est donc un avis très positif que je donne aujourd’hui sur ce roman. C’est intéressant d’aborder le harcèlement à travers le regard de la victime mais aussi des bourreaux, des spectateurs, des professeurs, du chef d’établissement en les écoutant se confier à une psychologue dont on ne connait pas l’identité et dont on ne connait pas la raison de sa venue dans l’établissement. Le sujet est très bien traité et explique en quoi le bourreaux n’est pas seulement celui qui donne les coup, et que la victime n’est pas seulement celle qui les reçoit. En un mot, un roman à remettre entre toutes les mains.

Les petits + de la doc : 

Harcèlement convient dès le cycle 3 (10ans). Même si certains faits sont violents ou d’une grande injustice, la leçon qui en découle peut être comprise par de jeunes lecteurs. Chers collègues, n’hésitez plus à proposer ce roman. Ne pas hésiter à étudier en lien avec l’EMC évidemment pour lutter contre la violence à l’école et sensibiliser les élèves à la tolérance et l’entraide.

A savoir :

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Ma note :  17/20

Chacun voit Mehdi à sa porte, Jean-Hugues Oppel

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Résumé :

Mais où est passé Mehdi ? Simon cherche son fils dans les allées du camping Les Cigales. Un vacancier a vu le garçon sur le terrain de pétanque, un autre devant le marchand de glaces, un autre encore près des balançoires… Mehdi semble être partout et nulle part. (Editions Syros 2013)

Mon avis :

Ce « mini polar » de l’édition Syros propose une histoire qui sert à vaincre certains stéréotypes, et notamment celui que subissent certaines populations quant à leur origine ou couleur de peau. En effet, Simon cherche son fils, on va suivre l’enquête de sa disparition tout au long de ce petit roman très court. Il pose donc des questions à toutes les personnes qu’il croise. Mais on comprend vite que la question posée, n’étant pas « Je cherche Paul », ou « Je cherche Mathieu », mais bel et bien « Je cherche Mehdi », influence la réponse des passants… Oui, car c’est bel et bien le prénom de son fils, mais qu’il demande si quelqu’un a vu Mehdi, Mohammed ou encore Rachid ne change rien au cours des choses, et chaque personne ayant vu (ou cru voir!) son fils Mehdi, va le guider dans un chemin inattendu, avec une belle morale qui consiste à briser les stéréotypes que subissent certaines populations, s’apparentant malheureusement à du racisme… A chaque fois que Simon se rend à l’endroit où on lui a indiqué avoir vu Mehdi, il n’y est pas. Le docteur Boubacar va le mettre sur la bonne piste en lui faisant comprendre que les personnes interrogées n’ont peut être pas vu Mehdi, mais bel est bien l’image qu’ils se font de Mehdi. On est plus dans le suspense que dans le véritable polar, mais très bien écrit pour les élèves.

Les petits + de la doc : 

Chacun voit Mehdi à sa porte convient dès le cycle 2 et jusqu’au collège. Même s’il y a une grande dimension d’implicite qui fait se questionner les plus grands sur le racisme, ce roman est très agréable à lire et le suspense et le format nous font dévorer ce livre d’une traite, même pour les plus jeunes. Chers collègues, n’hésitez plus à proposer ce roman. Il est très court donc facile à lire pour les élèves et exploitable en lien avec l’EMC sur la tolérance.

A savoir :

  • Fiche de lecture proposée par Syros.
  • Lecture audio du livre en 3 niveaux de difficulté : ici.
  • Tout petit prix (moins de 5€)
  • Des idées d’activités pédagogiques pour éduquer contre le racisme, proposées par le Canopé.

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Ma note :  17/20

Les poupées c’est pour les filles, Flamant & Englebert

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Résumé :

Mon frère a adoré le cadeau de ma tante. « Je vais l’appeler Cindy », a-t-il dit en voyant la poupée en chiffon qu’elle lui avait fabriquée. Quand mon frère a voulu dormir avec Cindy, mon père a dit : « Rien de grave, ça lui passera. » Mais ça n’est pas passé. Même au magasin de jouets, il a voulu une poussette ! (Editions L’école des loisirs 2013)

Mon avis :

Un album très sympa. Il est vrai que beaucoup de parents sont réticents quant aux types de jouets à acheter à leur enfant. Avec cet album on vient à se demander très vite si le but d’un jouet est de divertir l’enfant en gardant sa naïveté et son innocence, ou s’il doit le former à devenir un adulte. Un peu des deux sans doute. En tout cas il n’apporte pas spécialement de réponse mais a au moins le mérite de nous faire nous en poser. Ce que l’on garde de cet album après la lecture, c’est une belle leçon contre les stéréotypes. Et en plus de dénoncer les idées préconçues sur les jouets, il aborde avec agilité l’égalité homme-femme au sein du foyer. En effet, le papa s’occupe bien de ses enfants, alors pourquoi son fils ne pourrait-il pas l’imiter avec un poupon ? Mais le papa ne voit pas cela d’un bon œil… Dans une époque où la filiation et la théorie du genre bat son plein dans la tête des parents, il est intelligent de leur montrer que le principal pour les enfants reste leur bien-être. Le fait que ce livre soit narré par le petit frère qui lui n’est pas ancré dans cette culture sexiste que l’homme bricole et la femme cuisine, décrit avec innocence la situation, sans vraiment comprendre où se trouve le problème. Une belle leçon nous montrant que le principal, pour un jouet, c’est qu’il plaise à l’enfant.

Les petits + de la doc : 

Les poupées c’est pour les filles convient à tous les âges. Il est rigolo à lire aux enfants mais il sert aussi à débrider certains parents sur leurs idées préconçues. Le sujet est traité avec intelligence et finesse, car il montre que ces stéréotypes sexistes sont souvent utilisés quand ça arrange (avec notamment l’exemple du papa, plein de mauvaise foi, demandant à la maman pourquoi elle ne joue pas avec son enfant et sa nouvelle boîte à outils car après tout les femmes aussi peuvent bricoler), ou encore de certains arguments infondés (avec l’exemple du père qui ne veut pas que son fils s’occupe d’une poupée alors que lui-même s’est occupé de ses enfants). Chers collègues, laissez-vous tenter par ce petit album rigolo et sincère qui fait réfléchir. Un bon moyen d’amener un débat sur les stéréotypes et l’égalité fille-garçon.

A savoir :

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Ma note :  17/20

La couleur des émotions, Anna LLenas

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Résumé :

Le monstre des couleurs se sent tout barbouillé aujourd’hui. Ses émotions sont sens dessus dessous ! Il ne comprends pas ce qui lui arrive. Réussira-t-il à mettre de l’ordre dans son cœur et à retrouver son équilibre ? (Editions Quatre Fleuves 2014)

Mon avis :

Cet album est sublime ! Si vous ne connaissez pas le principe des livres Pop up, c’est le moment de le découvrir avec cet album. Les pages prennent vie avec des décors qui se lèvent en 3D, et donne un effet impressionnant à l’histoire. Et cette petite histoire, parlons-en ! Un monstre a mélangé toutes ses émotions, qui chacune ont une couleur. Il va devoir les trier pour se sentir mieux ! Les enfants vont donc devoir l’aider à remettre de l’ordre dans tout ça. En plus d’avoir un graphisme agréable à regarder, le monstre est attachant. Les plus jeunes élèves connaissent la plupart de ces émotions (joie, tristesse, colère…) mais ne savent peut-être pas leur mettre des mots dessus, ou encore moins des couleurs. Cet album propose une belle interprétation des émotions avec en plus de cela de l’interaction en proposant de soulever des parties de la page pour découvrir ce qu’il se cache en dessous. Ce champs lexical des émotions pourra sans doute, après l’étude de cet album, les aider à exprimer leurs sentiments plus clairement.

Les petits + de la doc : 

La couleur des émotions convient à tous les âges. Peut-être exploité en classe aux cycles 1 et 2. C’est un super album pour redécouvrir les couleurs, mais surtout le vocabulaire des émotions. Chers collègues, n’hésitez pas à proposer à vos élèves de décrire eux-mêmes une émotion avec la couleur de leur choix. Plusieurs activités peuvent être réalisées grâce à cet album et notamment en production d’écrit, mais aussi en langage, en EMC ou encore en Arts-visuels

A savoir :

  • Etude sur les émotions à mettre en parallèle avec un autre album chroniqué Aujourd’hui je suis.
  • Une vidéo de la lecture de l’album en Espagnol pour apprendre le vocabulaire des émotions et les couleurs en une pierre deux coups.
  • Un dossier pour fabriquer un livre animé (Pop up) en classe dès la CP.
  • Plusieurs jeux peuvent être réalisés suite à cette exploitation pédagogique, comme un mime des émotions, pour permettre aux élèves d’extérioriser les émotions (des modèles sont à télécharger à la fin de l’article pour réaliser ses propres cartes).

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Ma note :  20/20

La fille de mes rêves, C. Lambert & S. VanSteen

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Résumé :

Real Dream est un espace virtuel de rencontres auquel on accède par le rêve, grâce à un avatar modelé à votre image. Lycéen le jour, Kamel Touzani est gardien de nuit dans l’entreprise qui commercialise Real Dream. Le jeune homme n’a rien d’un Apollon, mais il compte bien profiter de la Dreambox qui lui a été offerte… Il ne tarde pas à sympathiser avec Marc Herpoux, un séduisant cadre quadragénaire et, par jeu, tous deux échangent leurs avatars. C’est donc sous les traits avantageux de Marc que Kamel va approcher Lara Rastelli, la sublime remplaçante de sa prof de français. Et ça marche ! Mais l’euphorie est de courte durée car un bug mortel hante Real Dream. Et lorsque la mort vient frapper dans la réalité, le scénario romantique imaginé par Kamel vire franchement au cauchemar. (Editions Syros 2011)

Mon avis :

Comment ne pas être absolument subjugué par cette idée géniale de Dreambox ? Vous imaginez-vous, le soir , avant de vous endormir, paramétrer votre Dreambox pour qu’elle se connecte à votre cerveau pendant votre sommeil, et choisir le rêve que vous allez faire ? En plus de pouvoir faire des rêves complètement hors du commun (sports de l’extrême, plage paradisiaque, voyage sur Mars…) vous pouvez aussi faire le choix de vous connecter à l’avatar d’une personne et passer votre rêve avec elle, si elle est d’accord ? Voici comment une société Real Dream, qui a changé le quotidien du monde entier en proposant, devient multimilliardaire avec cette idée hallucinante. Mais une telle popularité amène à des dérives… Même si le forfait de la Dreambox est très cher, tout le monde souhaite faire ces rêves fantastiques, et certain basculent dans la dérive : viols virtuels notamment. Une équipe va donc devoir surveiller les rêves en permanence pour éviter ce genre de problème. Quand un jeune ado, Kamel, d’origine arabe, qui travaille la nuit pour aider sa mère, décroche un job au sein de l’entreprise Real Dream comme gardien de nuit, il voit là un bon moyen de draguer sa jeune prof de français qui lui plait particulièrement. Grâce à son poste, il a pu obtenir un vieux modèle de Dreambox mais malheureusement, les avatars des utilisateurs sont à leur image (il faut passer un scanner pour que se génère l’avatar, ainsi pas moyen de se faire passer pour un autre!). C’est alors qu’il se lie d’amitié avec un autre employé de Real Dream, et lui propose d’échanger leur clé USB correspondant à leur avatar, pour changer de peau le temps d’un rêve. Marc Herpoux, un beau brun quadragénaire, devrait être le modèle parfait pour plaire à sa belle enseignante ! Mais l’entreprise connait un énorme beug, qui met certains utilisateurs en état de somnambulisme profond, provoque de gros accidents, et la mort. Quand celle-ci touchera Marc Herpoux, Kamel, ignorant sa mort, qui utilise toujours sa clé USB, va se mettre, à ses dépends, dans un engrenage sans fin… L’idée est remarquable !! J’ai adoré ! Quelle intrigue intéressante ! Et les personnages sont tous aussi attachants les uns que les autres. On découvre une chef d’entreprise surmenée qui veut faire tourner sa boîte qui devient un succès planétaire, un jeune ado un peu trop typé pour séduire les filles et en mal d’amour, une geek gothique remarquablement intelligente, ou encore des bourreaux de travail qui donneraient corps et âme pour leur bijou virtuel… Un cocktail détonnant pour une superbe lecture !

Les petits + de la doc : 

La fille de mes rêves convient dès le collège. Ce roman est non seulement drôle, mais plein d’aventure, de rebondissement, mais aussi d’amour. En plus, il donne une bonne leçon sur les dangers du monde virtuel, qui, même s’il n’appartient pas à la réalité, a de grosses répercussions sur le monde réel. Chers collègues, proposez ce roman à vos jeunes lecteurs. Non seulement l’idée est géniale, mais même s’il se veut plutôt divertissant que moralisateur, on comprend le fil rouge d’une menace qu’implique le virtuel (les dangers des personnes qui se cachent derrière un avatar, les dérives de certains hackers qui peuvent déjouer tous les systèmes de sécurité, la méconnaissance des utilisateurs qui se croient à l’abri dans un monde virtuel…). Ce roman pourrait être un roman d’anticipation, nous laissant deviner comment pourraient se faire les rencontres et les relations à l’avenir. A lier avec l’EMC (Education morale et civique) pour avoir un bon comportement sur Internet et pour éviter les dangers du net.

A savoir :

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Ma note :  18/20