Harcèlement, Guy Jimenes

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Résumé :

Valentin est seul.
Seul dans un collège où aucun professeur, aucun éducateur ne s’est aperçu de sa souffrance.
Seul dans une classe où tous les élèves savent, mais ne disent rien.
Seul face à la violence sournoise de celui qui aurait pu être un ami…
Comment se défendre alors, quand on a perdu tout espoir, comment s’en sortir quand on a perdu le goût de vivre? (Editions Oskar 2011)

Mon avis :

C’est une expérience particulière que je vous livre aujourd’hui. Ce roman, avec un titre plus que révélateur, nous plonge dans une ambiance qui ne laissera de marbre aucun lecteur. En effet, on est plongé dans la rentrée de Valentin, un adolescent passionné de musique et surtout de blues, et ses nouvelles rencontres avec des élèves du collège. Au début, Valentin est très enthousiaste et raconte à ses parents ses premiers jours de cours. Chaque chapitre offre simultanément la version d’élèves, des professeurs, et de Valentin. C’est en constatant le gros écart entre ces versions que ce roman nous fait entrer dans un moment de malaise, un peu gênant. Celui où, grâce au titre et aux autres versions, la rentrée de Valentin n’est pas aussi banale qu’il le croit. Et c’est en lisant ses élans d’enthousiasme alors que l’on SAIT pertinemment qu’il se trompe, que ce roman nous met mal à l’aise. Nous, lecteurs, avons compris ce qu’il se passe, mais Valentin non. C’est pourquoi les débuts ont été difficile pour moi. J’ai eu du mal à faire la part des choses, et je trouvais ce quiproquo très gênant car j’avais de la peine pour Valentin qui se berçait d’illusions. Mais on se rend compte au fil de la lecture que Valentin, malgré ce qu’il subit, est d’une force incroyable. Et on termine cette histoire tellement soulagée qu’elle nous laisse une trace indélébile et agréable dans nos esprits. C’est donc un avis très positif que je donne aujourd’hui sur ce roman. C’est intéressant d’aborder le harcèlement à travers le regard de la victime mais aussi des bourreaux, des spectateurs, des professeurs, du chef d’établissement en les écoutant se confier à une psychologue dont on ne connait pas l’identité et dont on ne connait pas la raison de sa venue dans l’établissement. Le sujet est très bien traité et explique en quoi le bourreaux n’est pas seulement celui qui donne les coup, et que la victime n’est pas seulement celle qui les reçoit. En un mot, un roman à remettre entre toutes les mains.

Les petits + de la doc : 

Harcèlement convient dès le cycle 3 (10ans). Même si certains faits sont violents ou d’une grande injustice, la leçon qui en découle peut être comprise par de jeunes lecteurs. Chers collègues, n’hésitez plus à proposer ce roman. Ne pas hésiter à étudier en lien avec l’EMC évidemment pour lutter contre la violence à l’école et sensibiliser les élèves à la tolérance et l’entraide.

A savoir :

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Ma note :  17/20

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Max, Sarah Cohen-Scali

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Résumé :

« 19 avril 1936. Bientôt minuit. Je vais naître dans une minute exactement. Je vais voir le jour le 20 avril. Date anniversaire de notre Führer. Je serai ainsi béni des dieux germaniques et l’on verra en moi le premier-né de la race suprême. La race aryenne. Celle qui désormais régnera en maître sur le monde. Je suis l’enfant du futur. Conçu sans amour. Sans Dieu. Sans Loi. Sans rien d’autre que la force et la rage. Je mordrai au lieu de téter. Je hurlerai au lieu de gazouiller. Je haïrai au lieu d’aimer. Heil Hitler! »

Max est le prototype parfait du programme « Lebensborn » initié par Himmler. Des femmes sélectionnées par les nazis mettent au monde de purs représentants de la race aryenne, jeunesse idéale destinée à régénérer l’Allemagne puis l’Europe occupée par le Reich. (Scripto 2012)

Mon avis :

C’est avec tristesse et amertume que je quitte Max et son histoire abominable. Je savais que j’allais être confrontée à quelque chose d’horrible, mais je ne pensais pas éprouver une telle affection pour un être si cruel, enfin qui est censé le devenir ! Car en effet, ce programme qui consiste à créer de toute pièce des Aryens « parfaits », a bel et bien existé. C’est là aussi l’énorme point positif de ce roman, c’est qu’il nous raconte quelque chose de réel, d’invraisemblable, avec des mots crus, des scènes barbares, mais qui se sont passées. Il dépeint l’Histoire, telle qu’elle s’est réalisée, avec des personnages qui ont existé, sans rien changer à cette période de guerre, en la relatant telle qu’elle s’est déroulée, aussi injuste que triste. Max, un enfant façonné dans un « moule à Aryen » dès sa naissance, doit apprendre à se battre, à haïr les juifs, à aimer la violence, à penser nazi, à vivre nazi, à être un nazi. Selon lui, il n’a qu’une mère, l’Allemagne, et qu’un père, le Führer ! A part que le cœur qui bat dans la poitrine de ce petit garçon est vivant et non robotisé, que sa tête bien faite (même si ses yeux sont bleus et ses cheveux blonds) est une tête qui pense, et que son corps, qui se veut si fort et robuste, souffre de douleurs quand survient l’abandon… Tant de sentiments contradictoires à ceux d’un nazi intraitable. Comment Max, l’avenir de la patrie allemande, va-t-il faire pour tenir son rôle de premier bébé créé par les nazis dans un lebensborn ? Même si nous connaissons l’issue de cette 2nde Guerre Mondiale, comment ce programme va-t-il évoluer après la défaite des allemands ? Que deviendront ces milliers de bébés ? Même si des questions restent aujourd’hui sans réponse, c’est avec Max que nous pouvons lever le voile sur tout un tas de points noirs de l’Histoire, mis à la lumière du jour grâce à l’incroyable Sarah Cohen-Scali qui a su dépeindre, de manière touchante, des faits d’une cruauté imparable. Il se veut à la fois touchant et choquant. Un cocktail détonnant impossible à lâcher.

Les petits + de la doc : 

Max est un roman assez dur, qui pourrait choquer les plus jeunes. A ne conseiller qu’à partir de la 4ème à mon sens car il comporte des scènes de viols ou d’assassinat choquantes. Chers collègues, ce roman est absolument génial et reflète avec force et exactitude les barbaries des nazis lors de la seconde Guerre Mondiale. Même si les faits relatés sont d’une violence extrême et que le comportement nazi fut un des épisodes les plus déplorables de l’Histoire ; le fait que ce soit un enfant nazi qui raconte donne une ambiance d’objectivité de l’auteur, qui donne à voir un peuple plus aveuglé par un régent charismatique plutôt qu’animé par la cruauté. A lire, à conseiller, à étudier, pour illustrer cette Guerre, les génocides et la xénophobie.

A savoir :

 A obtenu : Prix des Dévoreurs de livres 2014, pour les collégiens de 3ème ; Prix Passages 2014 ; Prix Tatoulu Noir 2014 ; Prix Sorcières 2013, catégorie Romans Ado ; Prix jeunesse des libraires du Québec, 2013.

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Ma note :  20/20

Les carnets de Cerise – Tome 1, J.Chamblain & A.Neyret

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Résumé :

« Il était une fois… Quand j’étais petite, je me suis fait la promesse que si un jour, j’avais un journal intime, il commencerait comme ça. Il était une fois… ben moi, Cerise ! J’ai dix ans et demi et mon rêve, c’est de devenir romancière. Mon truc à moi pour raconter des histoires, c’est d’observer les gens, imaginer leur vie, leurs secrets. On a tous un secret enfoui que l’on ne dit pas, qui fait de nous ce que nous sommes…
En ce moment, avec les copines, on observe quelqu’un de vraiment mystérieux… » (Editions Soleil 2012)

Mon avis :

Que peut-il se cacher dans le journal intime d’une petite fille de 11 ans ? Cette couverture nous donne un petit aperçu d’un univers d’adolescente quelque peu aventurière. Et bien la BD c’est tout à fait ça, mais pas que. J’ai attendu plusieurs semaines avant de me plonger dans les aventures de cette héroïne fruitée ; peut-être avais-je envie de la découvrir avec une réelle curiosité plutôt que par la publicité qui en est faite. Et bien encore une fois, j’en suis plus que ravie. D’une part, l’idée est brillante. Retranscrire en BD les écrits narratifs d’une adolescentes, avec une écriture soignée et des pages de cahiers submergés de dessins et commentaires, c’est très agréable à lire. Les dessins sont merveilleux et les photos que prend sa meilleure amie sont quasi vraisemblables, on dirait des vraies ! Et que dire des animaux du zoo… De merveilleux chefs-d’oeuvre. Pour l’instant, je n’ai lu que le tome 1 ; celui où les trois copines sont sur les traces d’un mystérieux individu qui a l’air de mener une existence cachée dans la forêt. Leur but sera de découvrir pourquoi… L’histoire est magnifique et fait rêver, on ne pouvait pas espérer mieux d’un tome 1. J’ai l’impression cependant (à en feuilleter le tome 2) que chaque tome a une aventure bien particulière, et que seuls les personnages verront une continuité dans la narration, mais pas les aventures à proprement parler. Autrement dit, chaque tome devrait nous épater encore un peu plus ! Bref, j’ai mis longtemps avant de me lancer dans cette lecture fortement conseillée par les médias, mais j’en comprends aujourd’hui la raison, cette BD est géniale !

Les petits + de la doc : 

La bande dessinée Les carnets de Cerise est une superbe découverte, et convient dès le collège, même un peu avant. J’ai hâte d’en savoir plus sur les aventure de Cerise, qui sont loin d’être des préoccupations seulement niaises et girly, comme on s’attend à en voir la couverture. Chers collègues, n’hésitez pas à proposer cette BD au CDI, ils se plongeront forcément dans cette BD à succès et vous demanderont, à coup sûr, la suite de ses aventures. Cette BD peut aussi apporter des pistes de réflexion sur l’amitié, mais aussi la transmission intergénérationnelle ou encore le mystère et l’enquête.

A savoir :

  • Une double page blanche est proposée à la fin de la BD pour que le lecteur dessine ses plus beaux croquis.
  • Le blog d’Aurélie Neyret.
  • Un super dossier pédagogique sur la BD, où figure les Carnets de Cerise : proposé par le Festival NormandieBulle.
  • Actuellement 4 tomes.

 Le roman a obtenu : Prix Jeunesse de la BD 2013

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Ma note :  19/20

La vie à reculons, Gudule

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Résumé :

Thomas a quinze ans. À la suite d’une transfusion sanguine, il est devenu séropositif. Pour lui aucune différence : il veut vivre comme tout le monde, sans le mépris et surtout sans la pitié des autres. Ses parents ont d’ailleurs fait promettre le secret au proviseur de son collège. Mais quand Thomas tombe amoureux d’Elsa, la mécanique de la peur et de l’ignorance se met en marche. (Editions Le livre de Poche 1994)

Mon avis :

Voici un roman touchant et agréable à lire avec un thème pourtant difficile à aborder avec légèreté. Une amourette d’adolescents avec des traits d’amour impossible, quoi de plus alléchant ! Sauf que là, le terrible responsable est le SIDA. J’ai particulièrement apprécié ce roman parce qu’il donne aux adolescents une vision moins tragique de la séropositivité et qu’il reste tout à fait possible de vivre avec, et de vivre heureux. A travers l’injustice et la trahison, Thomas, le jeune séropositif, montre au monde que le traiter comme un être fragile ne fait qu’aggraver les choses. Le lourd fardeau qui lui pèse sous les épaules ne fait que s’accroître quand les autres le rejettent. Il est lui aussi victime de cette maladie, qui a surgit en lui lors d’une transfusion sanguine après un grave accident. Ce roman permet cependant d’appréhender la maladie à travers les yeux du malade et d’en connaître les moyens de transmission. Ainsi, les élèves apprendront que les séropositifs ne sont pas contagieux au toucher mais que ce virus ne se transmet qu’avec le sang ou le sperme. Il chasse aussi les préjugés sur les sidéens qui sont, aux yeux de la majorité, soit homosexuels soit drogués. Une belle histoire d’amour mais surtout une belle leçon de courage pour ce jeune homme qui, en plus de se battre contre cette terrible maladie, doit se battre contre les préjugés et la peur pour vivre pleinement son amour, en prouvant qu’il est comme tout le monde, même s’il prend des chemins houleux. Une belle leçon de tolérance.

Les petits + de la doc : 

Une vie à reculons convient dès le collège. Les élèves apprécieront le côté fleur bleu et léger de l’histoire d’amour de Thomas et Elsa, tout en s’informant sur une maladie peu connue par les élèves, car peu rencontrée. Ils pourront connaître les moyens de transmission du VIH en oubliant leurs préjugés. Chers collègues, n’hésitez pas à proposer ce roman en lecture cursive. Il peut amener des débats sur la maladie évidemment, mais aussi sur les stéréotypes ou préjugés qui font la vie dure aux principaux intéressés. A relier donc avec l’Education à la Santé. Si vous ne l’avez pas au CDI, c’est le moment de l’acquérir car il plait aux élèves car n’aborde pas la maladie du côté scientifique et biologique mais plutôt avec ses impacts moraux dû au rejet de l’entourage et surtout aux difficultés rencontrées en amour. C’est surtout un livre sur la tolérance et l’acceptation de l’autre malgré ses différences.

A savoir :

 A obtenu : Prix des collègiens de la ville de Vannes 1996, Prix Martinique du livre jeunesse 1996, Prix du livre ado de la ville de Rennes 1996, Prix du livre de jeunesse de la ville de Redon 1996, Prix Ruralivre du Pas-de-Calais 1996, Prix du jury Lumière de Besançon 1996, Prix Coup de Coeur de la ville de Bruxelles 1998.

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Ma note :  17/20

Complice(s), Eireann Corrigan

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Résumé :

Leur plan : simuler un enlèvement. Leur but : faire parler d’elles. Chloé et Finn en sont convaincues : être intelligente, jolie et sportive ne suffit pas. Pour avancer dans la vie, il faut devenir quelqu’un. Quel que soit le moyen, et à n’importe quel prix. Leur plan est parfait. (Editions Milan 2015)

Mon avis :

Avec ce résumé alléchant, comment résister à l’envie de découvrir cette intrigue déjantée ? En effet, ces deux jeunes adolescentes vivant dans une campagne perdue ont eu l’idée folle de simuler un kidnapping. L’une d’elle doit disparaître, ou du moins ce que tout le monde devra croire, car elle sera tout compte fait cachée dans une cave avec tout ce qu’il faut pour vivre, et même la télé, pour suivre en direct l’avancée des recherches ! Car oui, c’est bien ce que souhaitent ces deux jeunes filles, passer à la télé, devenir célèbres, car leur plan a été pensé à la seconde près. Mais ont-elles réellement envisagé toutes les possibilités ? Avaient-elles envisagé qu’un de leurs amis se ferait arrêter ? Devront-elles finir par tout avouer ? En tireront-elles une leçon ? Ce sont toutes les questions auxquelles la fin répond parfaitement ! Donc si vous avez envie de découvrir si ce stratagème est infaillible, il ne vous reste plus qu’à vous laisser tenter par ce roman ! L’idée est géniale et j’ai été tenue en haleine durant tout le roman. Voir Chloé jubiler de sa cave, à chaque fois que son nom est mentionné dans les médias, et Finn, celle qui est restée avec la famille effondrée, intervenant sans hésitation devant les médias, la larme à l’œil…nous fait réfléchir sur le vice et ce à quoi ces adolescentes sont capables pour devenir célèbres.

Les petits + de la doc : 

Complice(s) convient dès le collège. Il peut plaire aux adolescents car la morale n’est que sous-entendue. Ce n’est pas un roman qui dit « Voyez comme c’est stupide de faire ça », mais il reste objectif car c’est la vision des adolescentes et elles seules pendant tout le roman. Même si ce plan machiavélique est horrible, la fin convient parfaitement pour permettre aux adolescents d’avoir un avis critique vis à vis de leur pratique. Finn contribue à cette prise de conscience grâce à tous les ressentis qui la traversent tout au long du roman, quand elle se sent prise au piège dans cet engrenage. Chers collègues, n’hésitez pas à proposer ce roman en lecture cursive. Il peut amener un bon nombre de débats argumentés sur la célébrité, le star-système, mais aussi l’intrusion et le forcing des médias dans la vie privée, ou encore les rouages des documentaires ou interview, avec les clés pour faire de l’audience et plaire au public, mais surtout le manipuler. A relier donc avec l’Education aux médias et à l’information (EMI) mais aussi avec l’Education à la Citoyenneté en ce qui concerne ces comportements pervers mais surtout dangereux de ces deux adolescentes.

A savoir :

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Ma note :  16/20

Ne ramenez jamais une fille du futur chez vous, Nathalie Stragier

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Résumé :

Ne ramenez jamais une fille du futur chez vous…
…Parce que pour elle, votre monde ressemble au Moyen Age.

…Parce qu’elle sera envahissante, agaçante, imprévisible.

…Mais surtout, parce qu’elle détient
un secret terrible. Et c’est à vous qu’elle va le confier. (Editions Syros 2016)

Mon avis :

Un bon moment de plaisir à la lecture de cette comédie surprenante ! Je me suis lancée dans cette lecture avec quelques a priori quant au thème : une fille qui revient du futur, ouais, est-ce que je vais réussir à me prendre au jeu ? Et bien finalement, on s’attache tellement aux deux adolescentes et à leur quotidien pour « brouiller les pistes », qu’on en oublierait presque que c’est invraisemblable (enfin, je crois?). Andréa qui mène une existence paisible avec des envies de voyages et d’indépendance, face à Pénélope, une adolescente décalée qui amène tous les regards sur elle ; un beau duo pour des aventures surprenantes ! Les deux points de vue des adolescentes (une née en 2171 et l’autre vivant en 2019) est un bon moyen d’établir avec humour une critique de certains points négatifs de notre société actuelle, et surtout l’absurdité des résolutions prises dans le futur, mêlant utopie et contre-utopie avec finesse. Ce qui est génial dans cette histoire, c’est qu’elle se passe en 2019 (déjà le futur donc pour nous), et qu’une élève du futur (de 2187 cette fois), s’y rend pour une épreuve du bac ; donc en plus d’expliquer comment la Terre se porte au XXIIème siècle, on apprend des événements qui se sont passés entre 2016 et 2019, enfin qui vont se passer, puisque l’époque de narration est en 2019 qui aura été une année déterminante dans l’Histoire du monde entier (tout le monde me suit bien, évidemment!). C’était, j’imagine, une difficulté en plus pour Nathalie Stragier de ne pas s’embrouiller dans toutes ces époques… On peut quand même dire que ce roman se divise en deux parties clairement distinctes : avec une première partie plus rigolote, et une seconde partie plus angoissante ! Mais l’auteur a vraiment trouvé de superbes anecdotes pour justifier ce jeu avec le présent et le futur et j’ai adoré les clins d’œil à notre histoire que l’on connaît si bien et avec laquelle elle s’est amusé tout au long du roman ! En bref, un roman que je conseille, avec de l’humour, de l’amour comme il faut, du suspens et de la folie féministe à outrance, un régal !!

Les petits + de la doc : 

Ne ramenez jamais une fille du futur chez vous convient dès le collège. Et si vous aimez l’Histoire (avec un grand H), vous allez adorer l’habileté avec laquelle l’auteur l’a détournée, et surtout l’incroyable vraisemblance des faits imaginés (oui, j’ai envie de croire aux voyages dans le temps!). Chers collègues, n’hésitez plus à le proposer en rayons, certains petits lecteurs vous surprendront à lire ce gros pavé passionnant, amusant et original ! Un superbe roman d’anticipation !

A savoir :

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Ma note :  16/20

Sept milliards de visages, Peter Spier

Résumé :

« Sur terre, il y a plus de sept milliards de personnes… et pas deux qui soient exactement semblables! » « Le racisme, d’où vient-il en premier ? De l’ignorance? De la peur de ceux qui ne sont pas pareils? Allons-y! Regardons, apprenons, comprenons et luttons », dit Peter Spier avec son charmant album. Pendant des pages et des pages bourrées de détails, il présente aux enfants toutes sortes de gens de toutes tailles, de toutes couleurs, avec des vêtements très différents, des habitudes de vie tropicales, occidentales, asiatiques, etc… Il y a des pages que l’on regarde pendant des heures… Une approche salutaire de la connaissance des autres. ( Editions l’école des loisirs 2012)

Mon avis :

Cet album est magnifique ! Avec le projet ambitieux de réunir en un album toutes les cultures du monde, le pari est tenu et le résultat est remarquable ! En plus d’apporter une réelle vision de tolérance à travers les traits qui différencient chaque humain de son confrère, il nous fait découvrir en quoi ces différences sont des forces, et que finalement un monde où chaque individu serait le double de son voisin serait un monde terne et triste. Les petits et les grands y trouvent leur compte dans le sens où il est question ici de découvrir la différence mais aussi les différentes cultures, les coutumes, les religions, les croyances, les pratiques… On apprend qu’en une heure la population mondiale augmente de 8000 personnes, que si nous nous donnions tous la main cela ferait une chaîne de 21 fois la distance entre la Terre et la Lune, que certains aliments qui sont mangés par les uns sont interdits pour les autres ou encore que quelqu’un qui est riche à un endroit, ne l’est peut-être plus dans une autre partie du monde… Tant de paradoxes et de différences qui font que le monde est tel qu’il est, ce qui le rend si riche et intéressant. A travers l’écriture, la nourriture, les fêtes, les vêtements, le langage, les croyances, la musique, le maquillage, les distractions…c’est un monde plein de couleur qui est décrit, celui qui fait que chacun est unique. Un livre à découvrir, qui apprend que la différence fait l’Homme.

Les petits + de la doc : 

Sept milliards de visages convient à tous les âges, et surtout DOIT être lu à n’importe quel âge. Il aborde le thème de la différence et surtout de l’unicité de chacun dans le monde. Mais il apporte également de la culture générale avec des illustrations évocatrices qui représentent des scènes vraisemblables. Chers collègues, cet album est une merveille, une ode à la tolérance qui fait du bien. Un album qu’il ne faut pas hésiter à exploiter en FLE ou avec des maternelles.

A savoir :

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Ma note :  20/20

Jean de la Fontaine en bandes dessinées, Petit à Petit

Résumé :

Écrites par Jean de la Fontaine au XVIIème, voici 17 de ses fables, représentatives de son immense talent de conteur, mises en images par de jeunes scénaristes et dessinateurs de bandes dessinées. Le loup et le chien, La chauve souris et les deux belettes, Le lion et le moucheron, Le corbeau voulant imiter l’aigle, La chatte métamorphosée en femme, Le cheval s’étant voulu venger du cerf, Le lièvre et la tortue, Le charretier embourbé, Le chat, la belette et le petit lapin, La tortue et les deux canards, Le loup et le renard, Le vieillard et les trois jeunes hommes, Les animaux malades de la peste, Les deux coqs, Le lion et le rat, Conseil tenu par les rats, Le cochon, la chèvre et le mouton. Une manière originale de (re)découvrir le texte intégral de chaque fable. (Editions Petit à Petit 2011)

Mon avis :

Amateurs de bandes dessinées, trouvez ici un grand classique de la littérature revisité à votre goûts : Les fable de la Fontaine. A travers le talent et le style de plusieurs dessinateurs, les fables en texte intégral sont revisitées par le dessin. Certains sont plus que fidèles au texte, et d’autres en offrent un modernisation étonnante. Le plus extraordinaire, c’est qu’un texte sorti tout droit du XVIIème siècle, qui paraît quelque fois rude à la compréhension, prend tout son sens grâce à l’illustration. Des dessinateurs comme L. Houssin, C. Riffard, V. Pfeiffer, O. Desvaux, Bloop, Raphaël, ou encore S. Amouroux et bien d’autres redonnent vie à ces fables d’antan. Chaque interprétation est sublime, et les traits pastels, flamboyants, sombres ou encore excentriques sont mis à l’honneur grâce à plusieurs techniques propres aux dessinateurs comme la gouache, le pastel, la peinture, ou encore des images plus informatisées. Toujours est-il que l’on passe un excellent moment de lecture et de (re)découverte de ces fables qui ont jalonné notre enfance. Et petit bonus de l’édition, la biographie entière de Jean de la Fontaine est proposée, en petits paragraphes, entre chaque fable, de sa naissance jusqu’à sa mort en passant par les étapes les plus importantes de sa vie.

Les petits + de la doc : 

Il serait intéressant, dans un travail sur la réécriture ou l’illustration, de voir comment l’illustration donne tout son sens au texte. Ici dans les bulles, le texte de la Fontaine est conservé intégralement, mais c’est incroyable comme un scénario moderne lui redonne tout son sens ! Chers collègues, n’hésitez pas à proposer cette BD au CDI, c’est un bon moyen de familiariser les élèves avec l’univers de Jean de la Fontaine, et surtout ce pourrait être une approche plus attractive pour les élèves d’aborder un texte au vocabulaire du XVIIème siècle.

A savoir :

  • Il existe aussi en littérature : Victor Hugo en BD, Honoré de Balzac en BD, Jacques Prévert en BD, et encore Flaubert, Maupassant, Ronsard, Jules Verne, Baudelaire, Verlaine, Rimbaud…
  • Mais aussi des adaptations de contes : Contes des Indes en BD, Contes Yiddish en BD, Contes Africains en BD, Contes Arabes en BD, Tibétins, Amérindiens…
  • Quelques fiches pédagogiques : Le loup et le chien, Le lièvre et la tortue.
  • Des vidéos ludiques des fables pour les enfants.

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Ma note :  18/20

Le complexe de l’ornithorynque, Jo Hoestlandt

Résumé :

À chaque fois que je suis tentée par le divin, je bute sur les ornithorynques. Qui ont vraiment une tronche de puzzle raté. Parfois, je me sens indulgente et j’explique le cas de l’ornithorynque par un coup de fatigue du Créateur. D’autres fois, il me crève les yeux que tout est affaire de hasard, et que l’ornithorynque en paie le lourd tribut. Mais souvent, je suis tentée de penser: l’ornithorynque… et moi! Parce que je ne suis pas loin de me sentir aussi bizarre que lui, même si ça ne se voit pas de façon totalement évidente.

Philémon intrigue beaucoup sa voisine Carla qui est l’amie de Rose qui rêve d’Aurélien qui croit aimer les garçons. Chacun se frôle, se dévoile, se ment. Chacun se cherche, se cogne, se blesse.
Heureusement, les ornithorynque ont la peau dure… (Editions Milan 2007)

Mon avis :

Je suis tombée par hasard sur ce roman au titre intrigant et je me suis laissée tenter. J’ai tout simplement adoré. Même si on se demande ce que l’évocation d’un ornithorynque vient faire là, on se rend finalement compte qu’il s’agit d’un recueil d’émotions éprouvées par de jeunes adolescents en quête d’amour. On retrouve bien sûr l’image du complexe de l’ornithorynque qui fait écho au complexe du homard que Françoise Dolto avait créé pour évoquer la crise d’adolescence : quand l’ado se défait lentement de sa carapace d’enfant pour devenir un adulte, cette période où il est vulnérable. C’est donc à travers leurs peines et leurs doutes que les 4 narrateurs s’expriment au fil de ce roman : Rose une adolescente handicapée, éperdument amoureuse d’Aurélien, qui lui-même éprouve des doutes sur son orientation sexuelle. Carla qui flashe sur son voisin qu’elle observe de sa fenêtre, Pierre, barman qui lui-même est passionné de photographie et décide de faire poser une étrange jeune femme rencontrée sur son lieu de travail. Malgré des histoires d’amour qui n’aboutissent pas entièrement, et pas énormément d’actions, on est envoûtés par ces émotions enfouies qui se révèlent au fil de l’oeuvre. Un gros coup de coeur pour ce roman aussi touchant que réaliste, qui dévoile l’intimité de jeunes adolescents qu’on a parfois du mal à comprendre…

Les petits + de la doc : 

Le complexe de l’ornithorynque convient dès le collège. Il aborde des thèmes importants comme la construction et l’acceptation de soi pour un adolescent, mais aussi l’amour, l’amitié, le handicap, l’homosexualité… Chers collègues, n’hésitez pas à découvrir cette auteur française avec son roman qui fera écho aux adolescents et à leurs doutes les plus intimes.

A savoir :

Ma note :  18/20

[Manga] Le maître des livres – Tome 1, Umiharu Shinohara

Résumé :

À la bibliothèque pour enfant « La rose trémière » vous êtes accueillis et conseillés par Mikoshiba, un bibliothécaire binoclard célèbre pour son caractère bien trempé. Mais contrairement à ce qu’il peut laisser paraître, c’est un professionnel de premier ordre. Aujourd’hui encore, adultes comme enfants perdus dans leur vie viennent à lui en espérant qu’il leur trouvera le livre salvateur. (Editions Komikku 2014)

Mon avis :

Je n’avais encore jamais lu de manga avant celui-ci, et je dois avouer que j’ai été agréablement surprise. Au départ, j’étais réfractaire à cause des dessins qui ne me touchent pas particulièrement : le noir et blanc, les personnages qui se ressemblent tous, les noms compliqués… Mais l’histoire de cette série m’intriguait beaucoup : un bibliothécaire ronchon qui joue un rôle de guide vers la lecture aux personnes qui ne croyaient plus aux livres… En tant que future professeur-documentaliste, ce thème m’a paru intéressant et je me suis donc lancée… Que dire ! J’ai adoré ! Même si les illustrations ne sont pas mes favorites, cette série m’a beaucoup séduite. On est très vite attaché à ce bibliothécaire bougon, qui sait lire au plus profond de ses usagers pour leur conseiller LE livre qui leur ouvrira la porte de la littérature. Un adepte de paris équestres, un enfant turbulent, une vieille dame jamais contente sont autant de personnes qu’il saura remettre sur le bon chemin, ou à qui il saura redonner foi en l’imagination, la rêverie, l’aventure qui sont souvent oubliés par les adultes… Ce livre est intelligent, poétique et efficace ! Une vraie ode à la lecture !

Les petits + de la doc : 

Le maître des livres peut se lire dès le collège (il suffit de s’habituer à la lecture de droite à gauche, ce qui n’est pas si simple au début !). En plus d’être passionnant, il est riche en oeuvres littéraires (des extraits sont cités par les lecteurs à chacun de leur découverte), et même des oeuvres françaises (l‘île des esclaves par exemple). J’ai déjà commandé les tomes 2 et 3 que je m’empresserai de lire dès réception ! Chers collègues, n’hésitez pas à proposer ces mangas au CDI, succès garanti !

A savoir :

  • Actuellement 7 tomes
  • Tome 8 à paraître en France en juin 2016

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Ma note :  18/20