La vie à reculons, Gudule

bm_cvt_la-vie-a-reculons_1492

Résumé :

Thomas a quinze ans. À la suite d’une transfusion sanguine, il est devenu séropositif. Pour lui aucune différence : il veut vivre comme tout le monde, sans le mépris et surtout sans la pitié des autres. Ses parents ont d’ailleurs fait promettre le secret au proviseur de son collège. Mais quand Thomas tombe amoureux d’Elsa, la mécanique de la peur et de l’ignorance se met en marche. (Editions Le livre de Poche 1994)

Mon avis :

Voici un roman touchant et agréable à lire avec un thème pourtant difficile à aborder avec légèreté. Une amourette d’adolescents avec des traits d’amour impossible, quoi de plus alléchant ! Sauf que là, le terrible responsable est le SIDA. J’ai particulièrement apprécié ce roman parce qu’il donne aux adolescents une vision moins tragique de la séropositivité et qu’il reste tout à fait possible de vivre avec, et de vivre heureux. A travers l’injustice et la trahison, Thomas, le jeune séropositif, montre au monde que le traiter comme un être fragile ne fait qu’aggraver les choses. Le lourd fardeau qui lui pèse sous les épaules ne fait que s’accroître quand les autres le rejettent. Il est lui aussi victime de cette maladie, qui a surgit en lui lors d’une transfusion sanguine après un grave accident. Ce roman permet cependant d’appréhender la maladie à travers les yeux du malade et d’en connaître les moyens de transmission. Ainsi, les élèves apprendront que les séropositifs ne sont pas contagieux au toucher mais que ce virus ne se transmet qu’avec le sang ou le sperme. Il chasse aussi les préjugés sur les sidéens qui sont, aux yeux de la majorité, soit homosexuels soit drogués. Une belle histoire d’amour mais surtout une belle leçon de courage pour ce jeune homme qui, en plus de se battre contre cette terrible maladie, doit se battre contre les préjugés et la peur pour vivre pleinement son amour, en prouvant qu’il est comme tout le monde, même s’il prend des chemins houleux. Une belle leçon de tolérance.

Les petits + de la doc : 

Une vie à reculons convient dès le collège. Les élèves apprécieront le côté fleur bleu et léger de l’histoire d’amour de Thomas et Elsa, tout en s’informant sur une maladie peu connue par les élèves, car peu rencontrée. Ils pourront connaître les moyens de transmission du VIH en oubliant leurs préjugés. Chers collègues, n’hésitez pas à proposer ce roman en lecture cursive. Il peut amener des débats sur la maladie évidemment, mais aussi sur les stéréotypes ou préjugés qui font la vie dure aux principaux intéressés. A relier donc avec l’Education à la Santé. Si vous ne l’avez pas au CDI, c’est le moment de l’acquérir car il plait aux élèves car n’aborde pas la maladie du côté scientifique et biologique mais plutôt avec ses impacts moraux dû au rejet de l’entourage et surtout aux difficultés rencontrées en amour. C’est surtout un livre sur la tolérance et l’acceptation de l’autre malgré ses différences.

A savoir :

 A obtenu : Prix des collègiens de la ville de Vannes 1996, Prix Martinique du livre jeunesse 1996, Prix du livre ado de la ville de Rennes 1996, Prix du livre de jeunesse de la ville de Redon 1996, Prix Ruralivre du Pas-de-Calais 1996, Prix du jury Lumière de Besançon 1996, Prix Coup de Coeur de la ville de Bruxelles 1998.

Retrouvez-moi sur Facebook avec des petites anecdotes et tous les articles !

Ma note :  17/20

Publicité

Le complexe de l’ornithorynque, Jo Hoestlandt

Résumé :

À chaque fois que je suis tentée par le divin, je bute sur les ornithorynques. Qui ont vraiment une tronche de puzzle raté. Parfois, je me sens indulgente et j’explique le cas de l’ornithorynque par un coup de fatigue du Créateur. D’autres fois, il me crève les yeux que tout est affaire de hasard, et que l’ornithorynque en paie le lourd tribut. Mais souvent, je suis tentée de penser: l’ornithorynque… et moi! Parce que je ne suis pas loin de me sentir aussi bizarre que lui, même si ça ne se voit pas de façon totalement évidente.

Philémon intrigue beaucoup sa voisine Carla qui est l’amie de Rose qui rêve d’Aurélien qui croit aimer les garçons. Chacun se frôle, se dévoile, se ment. Chacun se cherche, se cogne, se blesse.
Heureusement, les ornithorynque ont la peau dure… (Editions Milan 2007)

Mon avis :

Je suis tombée par hasard sur ce roman au titre intrigant et je me suis laissée tenter. J’ai tout simplement adoré. Même si on se demande ce que l’évocation d’un ornithorynque vient faire là, on se rend finalement compte qu’il s’agit d’un recueil d’émotions éprouvées par de jeunes adolescents en quête d’amour. On retrouve bien sûr l’image du complexe de l’ornithorynque qui fait écho au complexe du homard que Françoise Dolto avait créé pour évoquer la crise d’adolescence : quand l’ado se défait lentement de sa carapace d’enfant pour devenir un adulte, cette période où il est vulnérable. C’est donc à travers leurs peines et leurs doutes que les 4 narrateurs s’expriment au fil de ce roman : Rose une adolescente handicapée, éperdument amoureuse d’Aurélien, qui lui-même éprouve des doutes sur son orientation sexuelle. Carla qui flashe sur son voisin qu’elle observe de sa fenêtre, Pierre, barman qui lui-même est passionné de photographie et décide de faire poser une étrange jeune femme rencontrée sur son lieu de travail. Malgré des histoires d’amour qui n’aboutissent pas entièrement, et pas énormément d’actions, on est envoûtés par ces émotions enfouies qui se révèlent au fil de l’oeuvre. Un gros coup de coeur pour ce roman aussi touchant que réaliste, qui dévoile l’intimité de jeunes adolescents qu’on a parfois du mal à comprendre…

Les petits + de la doc : 

Le complexe de l’ornithorynque convient dès le collège. Il aborde des thèmes importants comme la construction et l’acceptation de soi pour un adolescent, mais aussi l’amour, l’amitié, le handicap, l’homosexualité… Chers collègues, n’hésitez pas à découvrir cette auteur française avec son roman qui fera écho aux adolescents et à leurs doutes les plus intimes.

A savoir :

Ma note :  18/20

Comment (bien) rater ses vacances, Anne Percin

Résumé :

Pour échapper aux vacances en famille, Maxime choisit d’aller chez sa grand-mère.
Il avait tout prévu pour passer des jours tranquilles devant son ordi… sauf la crise cardiaque de sa grand-mère. Le voilà seul pendant son hospitalisation, et les vacances vont se transformer en feuilleton délirant ! (Editions du Rouergue 2010)

Mon avis :

J’ai adoré cette lecture. Un adolescent qui se retrouve en vacances chez sa grand-mère, rien de bien excitant. Mais ses vacances vont devenir pleines de péripéties quand il va se retrouver seul, sa grand-mère étant hospitalisée, et ses parents injoignables… J’adore la maturité et en même temps la folie de Maxime, mais surtout, ce qui me plait le plus dans ce roman, c’est l’humour ! Maxime, un ado avec des préoccupations actuelles (les jeux vidéos, la musique, les films) qui geek à longueur de temps et clash son meilleur copain Kevin, est toutefois très intelligent et passionné d’économie. Tout en simplicité, lire ce roman vous assure de passer du bon temps !

Les petits + de la doc : 

Commment (bien) rater ses vacances convient dès le collège car la lecture est très fluide, c’est un adolescent qui parle ce qui en rend la lecture très vivant et pas complexe. De plus, on s’attache énormément aux personnages. Chers collègues, n’hésitez plus à proposer ce livre au CDI, les élèves peuvent s’identifier facilement au personnage qui, malgré son quotidien banal, va vivre des vacances extraordinairement étonnantes…

A savoir :

Ma note :  18/20

Les fragmentés tome 1, Neal Shusterman

Résumé :

Dans une société traumatisée par la Seconde Guerre civile, la charte de la vie vient d’être signée. Elle stipule que l’on peut « fragmenter » un adolescent âgé de treize à dix-huit ans. La fragmentation consiste à « résilier » un enfant rétroactivement sans y mettre techniquement fin.

Connor, Risa et Lev se retrouvent tous les trois sur la liste fatale. Leur seule échappatoire : fuir, se cacher, survivre alors qu’ils sont traqués par les Frags, la police des fragmentés.

Thriller d’anticipation original et rythmé, ce roman initiatique de Neal Shusterman propose une réflexion intelligente sur l’indépendance et la quête de soi. (Editions du Masque MSK 2013)

Mon avis :

Avec une intrigue aussi prometteuse, je n’ai pas du tout été déçue à la fin de cette lecture. J’avais envie depuis longtemps d’un roman futuriste où les personnages principaux étaient des adolescents. Mais cette société évoluée n’est-elle pas devenue une société cruelle et injuste? Avec tous les points de la dystopie, ce roman nous envoie dans le monde où les adolescents, s’ils sont trop casse-coups et réfractaires, sont fragmentés. Autrement dit, une sorte de mise à mort où 100% du corps est récupéré pour assurer les dons d’organes. Ainsi, ils revivent entièrement, mais aux quatre coins de la terre, dans un état divisé… Mais certains vont vouloir échapper à ce triste sort ! C’est donc un roman qui devient aussi épique qu’angoissant. En un mot : génial !

Les petits + de la doc : 

Les fragmentés convient dès le collège car la lecture est très fluide, les chapitres sont courts, et le livre est divisé en plusieurs parties qui correspondent à la vision des trois adolescents en fuite, et leur manière de s’en sortir à chacun. On s’attache énormément aux personnages et au sort qui leur est réservé. La psychologie des personnages est très bien développée et ils se distinguent tous les trois et sont très différents, il est donc facile de s’identifier à l’un ou à l’autre. Chers collègues, n’hésitez plus, vous pouvez aborder, par cette oeuvre, la notion de dystopie, en passant par l’amitié, l’amour, mais l’injustice et la survie.

A savoir :

  • 4 tomes : Les fragmentés, Les déconnectés, Les éclairés, Les libérés.
  • Histoire très bien ficelée qui peut plaire à un large public : adultes, n’hésitez plus !

Ma note :  18/20

Wonder, R.J. Palacio

Résumé :

« Je m’appelle August.

Je ne me décrirai pas.

Quoi que vous imaginiez, c’est sans doute pire.

Né avec une malformation faciale, Auggie n’est jamais allé à l’école.

A présent, pour la première fois, il va être envoyé dans un vrai collège…

Pourra-t-il convaincre les élèves qu’il est comme eux, malgré tout ?

Ne jugez pas
un livre garçon
à sa couverture son apparence » (Editions Pocket 2013)

Mon avis :

Ce roman est une belle leçon de tolérance. On se retrouve plongé dans la vie d’August, jeune garçon qui rentre au collège. Mais August est bien loin des préoccupations des enfants de son âge. Il n’a pas seulement peur de se perdre dans ce grand collège, ni de ne pas se faire d’amis, ou encore de renverser son plateau à la cantine. Ce dont il a peur, c’est qu’on le regarde, lui et son visage biscornu, difforme à cause d’un syndrome rare. Il sait qu’on se moquera de lui, pire, que personne ne voudra lui parler, le toucher… Il a longtemps hésité avant de faire cette rentrée, et le voilà le jour J. J’ai adoré ce roman par son ode à la tolérance, mais aussi à la difficulté d’exister par ce que l’on est plutôt que par ce que l’on paraît. J’ai été triste de quitter August et tous les autres, c’est pour cela que je vous le conseille ! Sublime !

Les petits + de la doc : 

Wonder convient dès 10 ans car la lecture est très fluide, les chapitres sont courts, et le livre est divisé en plusieurs parties qui correspondent à la vision de chaque personnage de l’histoire, ce qui fait qu’on a différentes voix qui partagent leurs différents points de vue sur un même événement. Chers collègues, n’hésitez plus, vous pouvez aborder, par cette oeuvre, la notion d’altruisme, de tolérance, de respect mais aussi celle de la différence.

A savoir :

  • Est désigné Best Seller par les éditions Pocket.
  • A obtenu le grand prix des lecteurs du Journal de Mickey 2013
  • Ici le movie trailer du livre
  • Sur son site, l’auteur nous propose des questions pour aller plus loin avec les élèves (mais seulement en anglais)

Ma note :  19/20

Pixel noir, Jeanne-A Debats

Résumé :

Pixel est un adolescent solitaire et un crack en informatique. Après un grave accident, son esprit est plongé dans un Virtuel de Repos tandis que son corps est aux mains des médecins. Ce Virtuel est censé prendre la forme d’un campus universitaire dans lequel évoluent les avatars des malades, mais à son arrivée, Pixel découvre un monde sans adultes, sous la coupe d’un ado avide de pouvoir. Et ce n’est pas tout : l’environnement se détraque, il neige en plein été, les journées s’allongent démesurément… Le Virtuel de Repos est en proie à un bug qui risque d’entraîner leur vraie mort à tous. (Editions Syros 2014)

Mon avis :

Cet univers est époustouflant ! L’idée qu’il existe une sorte de monde parallèle dans lequel seraient envoyés les esprits des personnes dans le coma est formidable ! Pixel, le héros de cette histoire va découvrir que cette terre promise est tout sauf un havre de paix. Des adolescents orgueilleux ont pris possession de ce monde parallèle et le mènent à sa perte. Sans aucun adulte et sans aucun moyen de contacter le monde réel, Pixel va devoir se protéger des bugs engendrés par ce monde virtuel, et des mauvaises intentions de certains adolescents. Un roman aux allures de dystopie avec son lot de suspense, d’aventure et d’histoire sentimentale comme les ados les aiment ! Un régal !

Les petits + de la doc : 

Pixel Noir, même s’il se veut être une fiction, peut être un bon moyen d’amener le thème d’identité numérique avec les élèves, et surtout les dangers qu’encourent le monde virtuel. Chers collègues, n’hésitez donc pas à le proposer sur vos étagères !

A savoir :

  • Jeanne-A Debats a obtenu en 2008 Le Grand Prix de l’Imaginaire et Le Grand Prix de la Science-Fiction.
  • Roman clin d’oeil à Sa Majesté des mouches de William Golding (qui apparaît d’ailleurs dans l’histoire).

Ma note :  18/20