Dieu n’aime pas papa, Davy Mourier & Camille Moog

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Résumé :

Tao, 8 ans, vit seul avec sa maman. Souvent, pendant qu’elle se cache pour pleurer, le petit garçon s’ennuie. Alors il dessine la Bible dans son cahier, parce que sa mère dit que « toute la vérité et toutes les réponses y sont ». Sauf que Tao n’y trouve pas de réponse à l’absence de son père ni pourquoi sa maman lui dit que Dieu ne l’aime pas. Lui, il l’aime, son papa… Et s’ils avaient tort ? (Editions Delcourt 2016)

Mon avis :

J’ai été tellement surprise par cette BD ! Avec tous les superbes avis qu’elle a obtenu, je savais que je faisais le bon choix en la commandant pour Noël. Je ne savais pas vraiment de quoi il était question à part d’un petit garçon qui a de la peine pour sa maman si malheureuse et son papa qui lui manque. C’est avec joie et étonnement que je me rends compte qu’il est question d’un thème particulièrement fort et touchant ! Comment une maman, qui aime son fils et son mari, se retrouve un jour seule car son mari aurait perdu le chemin de la foi… Ce chemin qui est en fait une route vers le bonheur, et c’est bien ce que veut nous faire voir cette morale. Je n’ai pas envie de révéler la raison du départ du papa, que nous croyons mort au début de la BD mais qui est en fait parti de son propre chef. La raison, je pense, ne doit pas être révélée avant d’avoir lu le début de la BD, ce qui gâcherait cette surprise face à une BD emplie de scènes de la Bible que le petit enfant essaie de reproduire avec ses crayons. La mère de Tao, très pieuse, essaie d’inculquer ses valeurs à son fils. Comme elle n’accepte pas la raison pour laquelle son père les a quittés, elle lui dit que Dieu n’aime pas son papa. Il réinterprète la Bible à sa manière afin de répondre à ses question… Une magnifique histoire de tolérance. Ainsi nous découvrons Dieu qui crée Adam et Eve, puis Noé, le déluge, Moïse… Avec tant d’humour que nous nous attachons à ce petit garçon qui interprète la Bible avec une seule question en tête : Pourquoi Dieu n’aimerait-il plus son papa ? Et pourquoi ne parvient-il pas à rendre sa mère heureuse alors que Dieu est justement là pour donner la joie aux hommes ?

Les petits + de la doc : 

Dieu n’aime pas papa est une superbe découverte, et convient dès l’école primaire. Les dessins sont magnifiques et les personnages attachants. La détresse d’une maman et l’incompréhension de son enfant en font un superbe moment de lecture. Chers collègues, n’hésitez pas à proposer cette BD au CDI, elle est un gage de tolérance et aborde des sujets de société un peu tabous comme la foi, la famille, la différence et aussi l’acceptation de l’autre avec beaucoup de finesse.

A savoir :

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Ma note :  20/20

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Chacun voit Mehdi à sa porte, Jean-Hugues Oppel

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Résumé :

Mais où est passé Mehdi ? Simon cherche son fils dans les allées du camping Les Cigales. Un vacancier a vu le garçon sur le terrain de pétanque, un autre devant le marchand de glaces, un autre encore près des balançoires… Mehdi semble être partout et nulle part. (Editions Syros 2013)

Mon avis :

Ce « mini polar » de l’édition Syros propose une histoire qui sert à vaincre certains stéréotypes, et notamment celui que subissent certaines populations quant à leur origine ou couleur de peau. En effet, Simon cherche son fils, on va suivre l’enquête de sa disparition tout au long de ce petit roman très court. Il pose donc des questions à toutes les personnes qu’il croise. Mais on comprend vite que la question posée, n’étant pas « Je cherche Paul », ou « Je cherche Mathieu », mais bel et bien « Je cherche Mehdi », influence la réponse des passants… Oui, car c’est bel et bien le prénom de son fils, mais qu’il demande si quelqu’un a vu Mehdi, Mohammed ou encore Rachid ne change rien au cours des choses, et chaque personne ayant vu (ou cru voir!) son fils Mehdi, va le guider dans un chemin inattendu, avec une belle morale qui consiste à briser les stéréotypes que subissent certaines populations, s’apparentant malheureusement à du racisme… A chaque fois que Simon se rend à l’endroit où on lui a indiqué avoir vu Mehdi, il n’y est pas. Le docteur Boubacar va le mettre sur la bonne piste en lui faisant comprendre que les personnes interrogées n’ont peut être pas vu Mehdi, mais bel est bien l’image qu’ils se font de Mehdi. On est plus dans le suspense que dans le véritable polar, mais très bien écrit pour les élèves.

Les petits + de la doc : 

Chacun voit Mehdi à sa porte convient dès le cycle 2 et jusqu’au collège. Même s’il y a une grande dimension d’implicite qui fait se questionner les plus grands sur le racisme, ce roman est très agréable à lire et le suspense et le format nous font dévorer ce livre d’une traite, même pour les plus jeunes. Chers collègues, n’hésitez plus à proposer ce roman. Il est très court donc facile à lire pour les élèves et exploitable en lien avec l’EMC sur la tolérance.

A savoir :

  • Fiche de lecture proposée par Syros.
  • Lecture audio du livre en 3 niveaux de difficulté : ici.
  • Tout petit prix (moins de 5€)
  • Des idées d’activités pédagogiques pour éduquer contre le racisme, proposées par le Canopé.

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Ma note :  17/20

Et avec Tango nous voilà trois ! Richardson & Parnell

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Résumé :

Événement au zoo de Central Park, à New-York : un adorable bébé manchot né d’un œuf couvé par deux mâles. C’est Tango !

Une étonnante histoire vraie, pleine de la douceur des plumes de Tango et du regard attentionné de ses parents. (Edition Rue du monde 2013)

Mon avis :

J’adore cet album ! L’histoire est racontée d’un naturel, d’une innocence et d’une simplicité impressionnante. Il s’agit d’une belle histoire d’amour d’un couple manchot, Roy et Silo, qui tentent de fonder une famille. A part que cette famille est particulière puisque les deux parents manchots sont tous les deux des mâles. J’adore les dessins et les animaux sont attendrissants. Le fait que ces deux mâles se comportent comme un couple, et reproduisent les gestes des couples mâle/femelle qu’ils observent, en couvant un caillou qui ressemble à un œuf, comme tous les autres couples, c’est magnifique ! Le soigneur, attendri et comprenant que les deux animaux sont amoureux, va leur proposer un véritable œuf qu’un couple de manchot ne pouvait pas couver. Le plus touchant dans cet album, c’est que les faits sont 100% réels. En effet le couple de manchots existe bel et bien dans un zoo à New York, et cette histoire est la leur.

Les petits + de la doc : 

Et avec Tango nous voilà trois ! convient à tous les âges. Une belle romance d’actualité pour faire comprendre aux enfants que l’amour est ce qui compte le plus. Chers collègues, tout le monde devrait lire ce livre, même les adultes qui peinent parfois à comprendre une chose aussi simple qu’est l’amour. L’amour qui n’a ni sexe, ni religion, ni âge… Une belle façon d’aborder l’homoparentalité et l’adoption et surtout la tolérance.

A savoir :

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Ma note :  19/20

La vie à reculons, Gudule

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Résumé :

Thomas a quinze ans. À la suite d’une transfusion sanguine, il est devenu séropositif. Pour lui aucune différence : il veut vivre comme tout le monde, sans le mépris et surtout sans la pitié des autres. Ses parents ont d’ailleurs fait promettre le secret au proviseur de son collège. Mais quand Thomas tombe amoureux d’Elsa, la mécanique de la peur et de l’ignorance se met en marche. (Editions Le livre de Poche 1994)

Mon avis :

Voici un roman touchant et agréable à lire avec un thème pourtant difficile à aborder avec légèreté. Une amourette d’adolescents avec des traits d’amour impossible, quoi de plus alléchant ! Sauf que là, le terrible responsable est le SIDA. J’ai particulièrement apprécié ce roman parce qu’il donne aux adolescents une vision moins tragique de la séropositivité et qu’il reste tout à fait possible de vivre avec, et de vivre heureux. A travers l’injustice et la trahison, Thomas, le jeune séropositif, montre au monde que le traiter comme un être fragile ne fait qu’aggraver les choses. Le lourd fardeau qui lui pèse sous les épaules ne fait que s’accroître quand les autres le rejettent. Il est lui aussi victime de cette maladie, qui a surgit en lui lors d’une transfusion sanguine après un grave accident. Ce roman permet cependant d’appréhender la maladie à travers les yeux du malade et d’en connaître les moyens de transmission. Ainsi, les élèves apprendront que les séropositifs ne sont pas contagieux au toucher mais que ce virus ne se transmet qu’avec le sang ou le sperme. Il chasse aussi les préjugés sur les sidéens qui sont, aux yeux de la majorité, soit homosexuels soit drogués. Une belle histoire d’amour mais surtout une belle leçon de courage pour ce jeune homme qui, en plus de se battre contre cette terrible maladie, doit se battre contre les préjugés et la peur pour vivre pleinement son amour, en prouvant qu’il est comme tout le monde, même s’il prend des chemins houleux. Une belle leçon de tolérance.

Les petits + de la doc : 

Une vie à reculons convient dès le collège. Les élèves apprécieront le côté fleur bleu et léger de l’histoire d’amour de Thomas et Elsa, tout en s’informant sur une maladie peu connue par les élèves, car peu rencontrée. Ils pourront connaître les moyens de transmission du VIH en oubliant leurs préjugés. Chers collègues, n’hésitez pas à proposer ce roman en lecture cursive. Il peut amener des débats sur la maladie évidemment, mais aussi sur les stéréotypes ou préjugés qui font la vie dure aux principaux intéressés. A relier donc avec l’Education à la Santé. Si vous ne l’avez pas au CDI, c’est le moment de l’acquérir car il plait aux élèves car n’aborde pas la maladie du côté scientifique et biologique mais plutôt avec ses impacts moraux dû au rejet de l’entourage et surtout aux difficultés rencontrées en amour. C’est surtout un livre sur la tolérance et l’acceptation de l’autre malgré ses différences.

A savoir :

 A obtenu : Prix des collègiens de la ville de Vannes 1996, Prix Martinique du livre jeunesse 1996, Prix du livre ado de la ville de Rennes 1996, Prix du livre de jeunesse de la ville de Redon 1996, Prix Ruralivre du Pas-de-Calais 1996, Prix du jury Lumière de Besançon 1996, Prix Coup de Coeur de la ville de Bruxelles 1998.

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Ma note :  17/20

Petit-Bleu et Petit-Jaune, Leo Lionni

Résumé :

Petit-Bleu vit à la maison avec Papa-Bleu et Maman-Bleu. Il a plein d’amis, mais son meilleur ami c’est Petit-Jaune. Petit-Jaune habite juste en face avec Papa-Jaune et Maman-Jaune. Petit-Bleu et Petit-Jaune sont tellement contents de se revoir aujourd’hui qu’ils s’embrassent et deviennent… tout vert ! Mais leurs parents vont-ils les reconnaître? (Editions Ecole des loisirs 2008)

Mon avis :

J’ai découvert ce livre il y a seulement quelques mois. En faisant la lecture à la petite fille de 4 ans que je gardais, j’ai tout de suite compris que j’avais affaire à un géant de la littérature jeunesse, pour sûr, j’ai dû le lui relire une dizaine de fois (à la suite, oui oui…). D’une part, les enfants peuvent apprendre les couleurs primaires mais aussi les secondaires (maintenant ils savent pour toujours que quand du bleu et du jaune se mélangent, ça fait du vert!). Mais ils apprennent aussi que l’amitié ne tient pas compte des différences. Le fait aussi qu’il n’y a pas de sexe (Petit-Bleu et Petit-Jaune ne représentent pas une fille et un garçon, simplement deux couleurs asexuées), ce qui me plait particulièrement car il s’agit donc de l’amitié au sens propre, et non selon le sexe. Les enfants l’adorent, elle est simple et efficace, au même titre que les graphiques. Un coup de coeur !

Les petits + de la doc : 

Petit-Bleu et Petit-Jaune convient dès la maternelle. Il aborde les thèmes des couleurs, des sentiments mais aussi de la différence et de la tolérance. Chers collègues, cet album est très riche de signification, mais aussi riche d’émotions, les enfants sont rarement déçus.

A savoir :

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Ma note :  18/20

De l’autre côté, Laurence Fugier & Isabelle Carrier

Résumé :

Elle a rendez-vous après l’école devant le grand mur. Il fait une chaleur épouvantable. De l’autre côté du mur, il y a de l’ombre pour s’abriter du soleil. Mais qu’y a-t-il d’autre, « de l’autre côté » ? (Alice Editions, 2013)

Mon avis :

Une jolie petite histoire touchante d’une rencontre un peu particulière de deux petits enfants qui ne se connaissent pas mais qui trouvent pourtant un moyen de jouer ensemble, chacun d’un côté de ce mur imposant… On est animé par l’envie de savoir s’ils vont se rencontrer un jour, ou si ce jeu va simplement cesser par lassitude. Le graphisme est tout aussi symbolique avec des cadres tout en hauteur pour signifier l’immense hauteur du mur qui les sépare.

Les petits + de la doc : 

De l’autre côté convient à tous les âges : les tout petits parce qu’il est attendrissant et rigolo, avec des personnages avec de grosses têtes marrantes, mais aussi les grands car il est empli d’enthousiasme et envoie un symbole fort d’amitié malgré les interdits. Chers collègues, je suis certaine qu’il y a matière à travailler sur ce riche album. On peut y voir un rapprochement pour le mur de Berlin, évidemment, mais il ne se résume pas uniquement à ça.

A savoir :

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Ma note :  16/20

Wonder, R.J. Palacio

Résumé :

« Je m’appelle August.

Je ne me décrirai pas.

Quoi que vous imaginiez, c’est sans doute pire.

Né avec une malformation faciale, Auggie n’est jamais allé à l’école.

A présent, pour la première fois, il va être envoyé dans un vrai collège…

Pourra-t-il convaincre les élèves qu’il est comme eux, malgré tout ?

Ne jugez pas
un livre garçon
à sa couverture son apparence » (Editions Pocket 2013)

Mon avis :

Ce roman est une belle leçon de tolérance. On se retrouve plongé dans la vie d’August, jeune garçon qui rentre au collège. Mais August est bien loin des préoccupations des enfants de son âge. Il n’a pas seulement peur de se perdre dans ce grand collège, ni de ne pas se faire d’amis, ou encore de renverser son plateau à la cantine. Ce dont il a peur, c’est qu’on le regarde, lui et son visage biscornu, difforme à cause d’un syndrome rare. Il sait qu’on se moquera de lui, pire, que personne ne voudra lui parler, le toucher… Il a longtemps hésité avant de faire cette rentrée, et le voilà le jour J. J’ai adoré ce roman par son ode à la tolérance, mais aussi à la difficulté d’exister par ce que l’on est plutôt que par ce que l’on paraît. J’ai été triste de quitter August et tous les autres, c’est pour cela que je vous le conseille ! Sublime !

Les petits + de la doc : 

Wonder convient dès 10 ans car la lecture est très fluide, les chapitres sont courts, et le livre est divisé en plusieurs parties qui correspondent à la vision de chaque personnage de l’histoire, ce qui fait qu’on a différentes voix qui partagent leurs différents points de vue sur un même événement. Chers collègues, n’hésitez plus, vous pouvez aborder, par cette oeuvre, la notion d’altruisme, de tolérance, de respect mais aussi celle de la différence.

A savoir :

  • Est désigné Best Seller par les éditions Pocket.
  • A obtenu le grand prix des lecteurs du Journal de Mickey 2013
  • Ici le movie trailer du livre
  • Sur son site, l’auteur nous propose des questions pour aller plus loin avec les élèves (mais seulement en anglais)

Ma note :  19/20

Sweet sixteen, Annelise Heurtier

Résumé :

Rentrée 1957.
Le plus prestigieux lycée de l’Arkansas ouvre pour la première fois ses portes à des étudiants noirs. Ils sont neuf à tenter l’aventure. Ils sont deux mille cinq cents, prêts à tout pour les en empêcher.

Cette histoire est inspirée de faits réels. (Edititions Casterman 2013)

Mon avis :

Ce roman est brillamment juste dans les faits qu’il dénonce. Par le quotidien de deux adolescentes que tout oppose (une noire et une blanche, à l’époque de la ségrégation), il retranscrit avec brio les émotions que peuvent ressentir ces adolescents qui ont tenté l’impossible en 1957 : faire leur rentrée dans un lycée prestigieux de blancs (alors qu’à cette époque les blancs et les noirs étaient clairement séparés : toilettes pour noirs, restaurants pour noirs, écoles pour noirs…). Très beau livre d’hymne à la tolérance et au courage !

Les petits + de la doc : 

Sweet sixteen  convient aux adolescents dès le collège (quatrième-troisième) et illustre parfaitement le thème de la ségrégation des noirs. Chers collègues, n’hésitez pas à le proposer à vos élèves pour aborder le racisme ou la tolérance, ou plus historiquement la traite des noirs à cette époque. Il reste très abordable par les élèves auxquels les voix des deux adolescentes leur font écho par leurs préoccupations telles la mode, mais aussi le regard des autres, et la popularité.

A savoir :

  • Prix NRP 2013/2014
  • Prix de la librairie Honoré 2013
  • Prix de la ville de Loudéac et de la Cidéral 2014
  • L’expression « sweet sixteen » désigne en Amérique le seizième anniversaire de la vie d’une jeune femme.

Ma note :  17/20